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de EUGÈNE SAVITZKAYA

Travail graphique de Bérengère Vallet 
Sur une idée d’Hélène Mathon

Postface de Jean-Luc A. d'Asciano

 

"Il est en miettes, en morceaux ottants, en fragments brisés. Il est en éclats qui se forment et se déforment comme au gré des vents, une fumée qu’un moindre sou e assemble et défait. Sa charpente elle-même est déconstruite. Il est comme un char à deux roues dont les roues s’écartent et divergent, roulant chacune pour son propre compte, disloquant le char à chacun de leurs mouvements. Il est plusieurs matières qui s’a rontent, s’écrasent, s’entre pénètrent. Il est pris dans l’écrasement, dans une lutte de roches qui s’abrasent en se rencontrant, qui se dégradent en se frottant et sa boîte crânienne est au cœur de ce chaos et tous les éléments de son corps sont au cœur de ces diverses pressions, pressions qui se rejoignent et se repoussent, qui s’annulent et se renforcent par ces luttes qu’elles mènent les unes contre les autres. Et il n’y a aucune accalmie dans cet affrontement, aucune paix dans cette confrontation, pas la moindre relâche, pas le moindre temps mort. Il n’y a pas de repos pour lui, jamais, sauf en trichant avec les forces qui l’oppressent, en s’escamotant, en faisant semblant de disparaître, de n’être plus, de ne plus vivre, de ne plus agir et en perdant peu à peu toute énergie, choisissant la fatigue pour amie et la paresse comme alliée. Il ne sait pas qui il est, jamais, il ne peut se nommer, il ne peut se dé nir, il est toujours autre, jamais soi."

 

« Je voulais depuis longtemps parler du regard des normaux sur les anormaux, utiliser le théâtre comme chambre d’écho à cette relégation des fous, des "dingues", hors des frontières de la bienséance conventionnelle. Je voulais ainsi mettre en lumière une question réservée trop souvent aux amphithéâtres des facultés et à l’intimité des chambres. Celle de la folie. Ce faisant, il me semblait qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que d’envisager ce qu’il reste en nous d’accueillant pour le différent. » 

Hélène Mathon 

* * *

Eugène Sazitzkaya est né à Liège en 1955. il développe depuis 1972 une oeuvre poétique et romanesque qui explore tout particulièrement des thématiques liées à l'enfance. La plus grande part de son oeuvre est publiée aux Éditions de Minuit, parmi laquelle Marin, mon cœur (1992) ou Fraudeur (2015) qui a reçu le prix Rossel l'année dde sa parution.

 

11 €, 2017, 11,x17 cm, couleur, 64 p.

ISBN 978-2-913661-81-3

SISTER

SKU : 978-2-913661-81-3
11,00€Prix
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