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La famille, la mort, le pardon

de Jean-Luc André d'Asciano

 

Le sujet central de l’œuvre de Genet, ce n’est ni le mal, ni la sainteté, la politique ou l’homosexualité mais la mort.
Être mort, parler par-delà le monde des morts, donner la parole aux morts. Genet est un janséniste qui se place du côté de ceux à qui la grâce fut refusée dès la naissance. Sans salut dans l’au-delà, ces hommes sont dès le premier jour de leur vie des cadavres errants et abjects, des non-êtres sans avenir. Genet est scandaleusement métaphysique par cette première affirmation – être impardonnable, c’est être mort – puis par sa volonté d’accorder sa grâce à ces bannis. Pour cela, il crée une langue qui tresse le champ lexical de la poésie à ceux du catholicisme et de l’interlope : elle mêle la rose et la Vierge au meurtre et à la merde. Ce jeu formel, où le bien et le mal s’équivalent, répond à une nécessité, hyperboles et métaphores s’efforçant de faire sens afin d’offrir un verbe qui réaffirme le droit à la parole, le pouvoir du locuteur, mais aussi de l’interlocuteur : être entendu est un préalable à toute grâce. Cette langue est donc opératoire : sa force poétique permet de nommer les morts, de les inscrire dans une famille et à nous, lecteur, de porter leur deuil.

 

18 € / 2007, , 13 x 21 cm, 272 p., 

ISBN : 978-2-913661-23-3

 

Mots clefs : Homosexualité, Palestine, Black Panthers, Prison, Critique littéraire, Mort, Famille, Pardon

PETITE MYSTIQUE DE JEAN GENET

SKU : 978-2-913661-23-3
18,00€Prix
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